etoile.gif (404 octets) The Birthday Party
Partis de Melbourne et composés de renégats que l'Angleterre ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, les Birthday Party s'abattaient sur Londres avec une telle force que l'écho de cette invasion résonne encore aujourd'hui. Nick Cave, Mick Harvey, Rowland S. Howard, Tracy Pew et Phil Calvert mettaient le feu à toutes les salles où ils se produisaient et sortaient bientôt une série d'albums et d'EP d'un blues hâbleur, mais dépouillé de toutes fioritures, qui se démarquait singulièrement par rapport à la pop esthétisante du début des années quatre-vingt.

 

etoile.gif (404 octets) From Her to Eternity
Suite à la séparation du groupe en 1983, Nick Cave séjourne brièvement à Los Angeles où il écrit le scénario d'un long métrage qui deviendra le film carcéral Ghosts Of The Civil Dead, mis en scène par John Hillcoat et Evan English. Il réunit également le premier avatar des Bad Seeds avec Mick Harvey, seul rescapé des Birthday Party. Pour le reste de la formation, Blixa Bargeld, transfuge des Einstürzende Neubauten, avait joué de la guitare sur le morceau "Mutiny In Heaven" du dernier EP du groupe défunt (Mutiny) et Barry Adamson, issu du groupe-culte mancunien Magazine, avait prêté son concours à "Kiss Me Black" de l'album Junkyard. Rejoint par Anita Lane, Edward Clayton Jones et Hugo Race, le quatuor sort From Her To Eternity en 1984. Cette fusion de talents composites y démontre une plus grande faculté à construire des arrière-plans musicaux plus expressifs pour les textes narratifs de Cave.

 

etoile.gif (404 octets) Ecriture
Après s'être installé à Berlin, Nick Cave travaille sur son futur premier roman And the Ass Saw the Angel (en français, Et l'âne vit l'ange). Ce sont précisément les thèmes abordés dans cette oeuvre de fiction qui sous-tendront The First Born Is Dead (1985), deuxième album des Bad Seeds, où Nick Cave, Mick Harvey, Blixa Bargeld et Barry Adamson explorent le terrain riche en mythes qu'offre le Delta du blues. Le single épique "Tupelo", d'après la chanson de John Lee Hooker du même nom, synthétise l'obsession de Nick Cave tant pour Elvis Presley que pour la bible, en amalgament la naissance du King et la mythologie de l'Ancien Testament en un syncrétisme.

etoile.gif (404 octets) Reprises
Thomas Wydler de Die Haut officiant désormais à la batterie, la cuvée 1986 des Bad Seeds est une émouvante anthologie de reprises, matérialisée par l'album Kicking Against The Pricks, où figurent notamment "Hey Joe" de Tim Rose, "All Tomorrow's Parties" du Velvet Underground et cette version de "Something's Gotten Hold Of My Heart" qui en deviendra la référence. Dans la foulée, le groupe publie l'album Your Funeral My Trial. Entre-temps, Barry Adamson est parti, remplacé par Kid Congo Powers, ex-membre de Cramps/Gun Club, tandis que Roland Wolf arrive en renfort aux claviers.

etoile.gif (404 octets) Cinéma
Dans cette configuration, le groupe sort Tender Prey en 1988, dont le single le plus notable est cette ballade du condamné qu'est "The Mercy Seat". Cette année-là, Nick Cave publie également en librairie son premier ouvrage, recueil de textes intitulé King Ink et le groupe participe au film Les Ailes du désir de Wim Wenders, où il interprète "The Carny" et "From Her To Eternity". Le film Ghosts Of The Civil Dead, dont la bof est de Nick Cave, Blixa Bargeld et Mick Harvey, et où Nick Cave joue l'un des premiers rôles, sort enfin en salles. Celui-ci réitère ensuite cette expérience cinématographique avec Johnny Suede de Tom Di Cillo, où il interprète une rock star.

etoile.gif (404 octets) Roman
Nick Cave quitte Berlin peu avant la chute du mur en 1989 pour s'établir à São Polo. La culture brésilienne aura une influence décisive sur l'atmosphère de ses morceaux : une grande partie de l'album The Good Son (1990) s'efforce d'exprimer ce que le portugais appelle "saudade", espèce de vague à l'âme fait de manque (d'une chose, d'une personne, de son pays) et de désir inassouvi. L'année 1990 est également marquée par la publication de Et l'âne vit l'ange, énorme succès littéraire qui sera même élu "roman de l'année" par le magazine anglais Time Out, et qualifié de "seconde plus grande histoire jamais contée" ('The second greatest story ever told') par le magazine Elle.

 

etoile.gif (404 octets) Live
Les Bad Seeds subissent alors une nouvelle métamorphose avec le départ de Powers et de Wolf ainsi que l'arrivée en 1992 pour l'album Henry's Dream du bassiste Martyn P. Casey, transfuge des Triffids, et du virtuose des claviers Conway Savage. Le magnétisme de cette nouvelle formation est palpable sur l'album Live Seeds (1993), qui reprend une grande partie des titres du précédent en les plongeant dans un univers encore plus frappant.

etoile.gif (404 octets) Let Love In
Sur leurs trois sorties suivantes, la créativité des Bad Seeds ne se dément pas, bien au contraire, notamment avec ce régal d'inventivité qu'est Let Love In (1994), produit par Tony Cohen, dont les liens avec Nick Cave remontent à Birthday Party.

etoile.gif (404 octets) Collaborations
Nick Cave désormais basé à Londres, l'élan qui propulse les Bad Seeds ne faiblit pas. Murder Ballads (1996) matérialise la culmination de cette fascination qu'entretient depuis longtemps Nick Cave pour "le langage de la violence" et lui donne l'occasion de pousser ses expérimentations musicales. Une collaboration avec Kylie Minogue et PJ Harvey, respectivement sur les singles "Where The Wild Roses Grow" et "Henry Lee", se transforme en tubes grand public et les Bad Seeds sont plus médiatisés que jamais. Cet album marque également l'adjonction de deux nouveaux membres, à savoir Warren Ellis (du groupe de Melbourne The Dirty Three) au violon et Jim Sclavunos (du groupe new-yorkais NoWave) aux percussions atmosphériques.

etoile.gif (404 octets) Musique de film
Parallèlement, Cave, Harvey, et Bargeld renouent avec John Hillcoat et donc avec la musique de film en composant la bof de To Have and to Hold (1996), deuxième long métrage de ce réalisateur. La seconde anthologie de textes de Nick Cave, intitulée King Ink II, paraît également en 1996.

etoile.gif (404 octets) The Boatman's Call
Mars 1997 sera marqué par la sortie de The Boatman's Call, dixième album studio des Bad Seeds. Ce disque, qui est l'oeuvre la plus intensément personnelle de Nick Cave à ce jour, est dépouillé jusqu'à l'extrême beauté et invoque des atmosphères magiques où le chanteur dissèque les thèmes de l'amour, de la foi et du manque. De même que Murder Ballads fouille avec une visible jubilation les tréfonds d'une âme, The Boatman's Call se dépouille de tout faux-semblant pour mettre à vif les émotions qu'il exprime. Ce contraste entre les deux albums en dit long sur cette quête permanente que poursuivent Nick Cave et ses Bad Seeds vers la perfection et l'éveil spirituel. Elle témoigne également de toute la variété de talents de ce groupe car Nick Cave And The Bad Seeds est l'ensemble le plus singulier de la musique contemporaine.

etoile.gif (404 octets) Eclectisme
L'année suivante voit paraître The Best of Nick Cave and The Bad Seeds, une collection de morceaux soigneusement sélectionnés par les Bad Seeds qui retrace l'histoire complète du groupe. Nick Cave passe les deux années suivantes à travailler à de nombreux projets. Il a dirigé l'édition 1999 du Meltdown Festival de Londres qui a réuni de brillants artistes, comme Lee Hazlewood ou Nina Simone. Il a écrit et fait la lecture de son essai The Secret Life of The Love Song, rédigé un essai sur Le Gospel Selon Saint Marc, et est apparu à New York comme invité de Hal Wilner lors d'une soirée consacrée à la musique de l'archiviste Harry Smith. En outre il a donné des concerts occasionnels en session quasi acoustique, à travers l'Europe et l'Australie. Johnny Cash, héros d'enfance de Nick et chanteur de country légendaire, reprend The Mercy Seat sur son nouvel album American III : Solitary Man qui paraît en 2000.

etoile.gif (404 octets) No More Shall We Part
En avril 2001 les Bad Seeds se réunissent afin de réaliser leur onzième album studio intitulé No More Shall We Part. Ce disque a été enregistré dans les studios d'Abbey Road à Londres pendant l'automne 2000 par Nick Cave, Mick Harvey, Blixa Bargeld, Thomas Wydler, Martyn Casey, Conway Savage, Jim Sclavunos et Warren Ellis. Ces douze nouvelles chansons sont une vision panoramique d'un monde dans lequel l'amour est mis à l'épreuve pour survivre et dans lequel on retrouve patience, conviction et résolution : leitmotivs de cet artiste unique, qui a été au premier rang de sa vocation pendant 20 années. Cet album comporte de très beaux arrangements de violons de Mick Harvey et Warren Ellis et nous fait découvrir Anna et Kate McGarrigle dont les voix soutiennent la personnalité de plus en plus riche du chant de Nick Cave et ajoutent une autre dimension à plusieurs chansons.

flamme.gif (21280 octets)